Sous la forme d'un conte poétique, la pièce Le Pont de pierres et la peau d'images de Daniel Danis, est l'histoire simple et terrible de Mung et de Momo. Les deux enfants se rencontrent alors qu'ils tentent tous les deux d'échapper aux guerres de leurs pays respectifs. Pour traverser leur voyage jonché d'embûches, ils vont s'inventer une nouvelle langue. Une langue faite de sensations et d'espoir qui leur permet de rêver, de rire, de danser, et de s'aimer ; de suivre le vent, l'eau, les voix qui les emportent ailleurs. Ce que l'on raconte ici, c'est la force de la transmission, le lien invisible et invincible qui se noue entre deux êtres à la dérive.

   Si Le Pont de pierres et la peau d’images raconte avant tout l’histoire de ces deux enfants en exil, c’est également celle de toute l’immigration qui est écrite. Depuis des siècles des hommes et des femmes parcourent des routes, gravissent des frontières et traversent des océans pour chercher un « ailleurs ». La pièce de Daniel Danis fait référence à cette mouvance humaine, sorte de mouvement perpétuel des peuples et des hommes. C’est de cela dont nous avons voulu témoigner en tant que comédiennes ; pour aider le public à prendre conscience de la situation actuelle des mouvements de populations, en Europe comme ailleurs. C’est de choses graves dont nous parlons, à travers la poésie de la langue et des mots, les respirations de nos corps, les silences d’actrices et les mouvements imposés par la mise en scène.